Etape 1 - Sur la route de Rio
Mardi 14 janvier. Boule au ventre, appréhension... et une envie irrésistible de sauter dans le vide. Violence et exhubérance, douceur de vivre et misère, samba, football, crimes et corruption... Voici le Brésil. Un grand saut dans l'inconnu. Merde aux a priori. Direction l'Amérique du sud, le grand Brésil, pays de contraste et de soleil. Insécurité ? Oui. Et alors ? La vie est courte. Fermez le ban. Roissy. 9 heures du matin. Un peu nerveux. Rym au Brésil avec moi. Un rêve qui se réalise pour elle. La rendre heureuse. Quel bonheur. Rien d'autre à dire.
Cette fois-ci, pas question de louper l'avion. Mauvais souvenir de Thaïlande. Nuit à l'hôtel au pied des pistes et lever de bonne heure. Petit-déjeuner au comptoir d'un café. Premiers coups d'oeil sur le Routard. "Brésil". Merde alors ! On s'envole pour l'Amérique du sud ! "Rym, pince-moi !"

Enregistrement. Formalités. Passeport. Visa ok pour Rym. Direction la salle d'embarquement. "Eh Rym, vise le tableau !" Vol 444 pour Rio. Départ 10 h 30. Bon, là, faut que je me réveille ! Je n'en crois pas mes yeux. Vol retardé d'une demi-heure. Les toilettes de l'Airbus sont bouchées. "Ils veulent que je leur donne un coup de main ?"

Bon, voilà, on décolle ! Douze heures de vol pour rejoindre Rio de Janeiro, première étape de notre visite du Brésil. Films à volonté, vins et repas fins. Merci Air France. Crise de fous rires. On se regarde La Vie d'Adèle et le film est truffé de scènes de cul... Des gamins sont dans l'avion. Je n'ai pas envie de passer pour le pervers du voyage, moi ! "Merde, mais on fait comment pour avancer les scènes !" Bon, ok, je coupe, et je me rabats sur un bon vieux western de Clint Eastwood. "Impitoyable". Je l'ai vu au moins quarante fois, et dans celui-là, pas de scènes de sexe. Ouf ! Une bonne petite sieste plus tard et nous voici enfin à Rio.

Au bout de la passerelle, une hôtesse nous oriente vers les guichets de la police des frontières. Les gens piétinent sur place, la foule grossit dans le hall et s'étend jusque dans le couloir. Bref, le bordel dans les grandes largeurs ! "C'est quand au fait le Mondial ? Ah, dans quatre mois..." Si jamais ils font un coup pareil aux supporters anglais ou italiens, je ne leur fais même pas un dessin. Ce sera l'émeute à l'aéroport. Bref, une bonne heure et demi d'attente avant d'atteindre l'un des quatre guichets ouverts pour au moins 500 personnes ! On récupère les bagages, puis on attrape un taxi. Jaune de préférence. Les autres, il ne faut surtout pas y monter. Rackets, enlèvements, j'ai lu tellement de trucs sur le Brésil que je préfère ne pas prendre de risques. "Hôtel Monte Castelo - Santa Teresa." Cool, notre chauffeur semble connaître l'adresse. Les gratte-ciels de Rio défilent derrière la vitre. "Tiens, la famille Peugeot ne manque pas de moyen par ici..." Impossible d'apercevoir la silhouette du Christ rédempteur. Enfin, on pénètre dans le coeur de la ville. Vitres et portières fermées. On n'est jamais assez prudents à Rio. La berline ralentit, remonte un large boulevard bordé de prostituées, puis oblique vers la droite, direction Santa Teresa. "T'inquiète pas, Rym, le quartier est plutôt sympa selon le Routard..." Bon, je n'en mène pas large quand même. Terminus du train. Voici l'hôtel Monte Castelo*.

Notre chambre se situe au deuxième étage... en descendant l'escalier ! Etrange quand même. Mais pour le prix, la chambre est correcte. Manque juste la lumière du jour ! "Ok, Rym, on dépose les valises et on file manger un bout."

A peine 21 heures, le type de la réception parle français et nous conseille un petit resto au coin de la rue. Ils sont sympas, ces Brésiliens ! Pas vraiment faim, ce soir. Juste l'envie d'une bonne bière avant d'aller me coucher. "Rym, tu te rends compte, on est à Rio !" Difficile d'y croire. Juste le temps de jeter un coup d'oeil sur les prostituées qui tapinent sur le boulevard (seins à l'air !), puis de faire un rapide tour du quartier pour repérer l'entrée de la bouche de métro (à deux cents mètres de l'hôtel, chouette alors !), et on rentre dormir. Lessivés, mais heureux. Brésil, nous voilà !


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